jeudi 21 mars 2024

Inspir

Aucun n'inspire ne me semble plus éloquent que celui qui m'enlace maintenant

A peine embarqué en mon sein, qu'il s'en retourne chanter aux quatre vents 

Sitôt un autre me comble de son génie , précieux et humble joueur de runes 

Parfois il me laisse grisée d'ivresse, expire avec ce qu'il me restait de lutte

D'autres il remplit mon esprit avide de sons, d'odeurs fugaces, témoignages d'outre tombe 

Mais ma poitrine se soulève pour lui, même quand la brume pleure ce triste monde 

J'avale l'océan, le sel, les embruns, le courant dans ma gorge qui s'enroule

Et comme une Sisyphe abandonnée, je le laisse choeur du tréfonds libre et soul 

Sachant qu'il reviendra ponctuellement, du fond de mes entrailles à mes narines pressé

Tout frais souriant d'un air charmant, la seconde d'après souffle désolation 

Il est l'espoir qui surgit puis s'éteint aussitôt, après que tu ais oublié son nom

Il me rappelle que rien ne peut être vraiment saisi, tout ce qui défile n'est qu'illusion 

Certains s'en gorgent pour affûter leurs rhétoriques, engoncés dans la soie et l'orgueil

Ils pensent tirer les fils de leur destin, la roue tisse comme elle l'entend sa vision 

Dans cette pièce aux portes grandes ouvertes sur des pages blanches où les contes se recueillent

Considérant que mon être est ailleurs, fruit d'un élan dont je suis complice 

Je soupire d'aise n'ayant rien à gravir ni d'autre choix que d'être comme Ulysse