Assise devant la vue du dérisoire
Les feuilles continuent d'être, au vent du soir
Vertes de pluie ou mourantes elles font silence
Habituées, résignées ou au delà d'elles mêmes
Vivantes dans l'espace Infini qui les contient
Le feu s'éteint et la fumée s'étire dans l'absence
Les braises ne me font rien, juste sortir du rêve
Y revenir à l'envers, enfin réaliser qu'il n'y a rien
Le son fait diversion, m'empêche d'avancer dans le noir
Alors je reste assise, j'observe de ta bouche le bruit
J'accueille tes vérités, tes mots sans substance
Des voeux pieux, des élans, bouts de fils de fer
Je cherche un fil de soie, brillant dans la nuit
Le feu s'éteint, lavé de ses lettres en partance
La mer céleste n'en peut plus de voir l'éther
Mes yeux voilés percent les volutes d'espoir
Les feuilles sèchent, l'encre désormais obsolète
Brûlant fil de verre, tu colles les étiquettes
J'entends ta beauté et tes murmures étranges
Des bribes d'un songe, que fait voler l'acide
Le feu s'éteint, dans tes yeux dort la flamme orange
Une étincelle dans ton cœur, s'anime ton corps livide
La clameur recouvre ta voix d'un tapis de notes
Assise je ferme les yeux pour ne plus entendre
A travers les barreaux j'écoute l'eau qui clapote
L'odeur d'histoires, passagers ayant laissé leur trace
Dans ma mémoire reviennent les fils défroissés
Des canevas inachevés, des herbes hautes mouillées
Tes mains s'ouvrent et dessinent lentement dans l'espace
J'observe l'arbre immuable dans ta colonne vertébrale
Je connais les mouvements, la structure résiduelle
Assise sur mon promontoire d'un acquis éphémère
Le chaos miroitant enveloppe tout d'un calme perpétuel
Mes émotions s'écoulent, diluées dans la toile absolue