mardi 4 avril 2017

Printemps

Silencieux éclat luminescent, rai entre deux ombres nuance le vernis figé du parquet
Invités diurnes de notes longilignes, vibrations célestes atterrissent au creux du morne hiver
Quelques soubresauts d'agitation, pour une baignoire d'où l'on se coule frissonnant et humide
Le sang qui pulse paume de mon jardin, ranime timidement les braises noires et poisseuses
Circule enfin chaud bouton floral, circonvolutions d'idées portées au nues de doigts de fées
Chasse la paralysée solitude, en courbes tracées à la craie, amie curieuse et impavide
Extension lunaire de mon antre âme, résonne des chants d'amour dans les plis du linge en sueur
Crinière sauvage et habits duveteux , seule mais jamais perdue la liane aux instincts printaniers

lundi 6 mars 2017

Des échos...

L'on se voyait d'abord, parfois d'éclairs luminescents, comme un sapin de Noël incandescent,
l'on s'entendait alors, fébriles coups de fils évanescents, bâtons rompus, d'échanges moins innocents
Tu me regardais partir, je te regardais t'enfuir, profondément ancrées, les chaînes de la discorde
Et sans miséricorde nous tirions dessus, jusqu'à s'en fêler les poumons et cracher nos semonces
Nous étions là, aux entournures et pensions nos blessures, nous nous faisions la guerre, pas peu fiers

Noces de queer en mode Platon, sachant bien que ne sachant rien, et pourtant c'était tout, wait

lundi 27 février 2017

LA PLUIE (Septembre 2010)

La Pluie


La pluie qui dessine sa fantaisie sur ma fenêtre,
Ondulations qui défilent comme le temps maître
Resterait bien encore à contempler tes courbes
Cristallines gouttes aux trajectoires sinueuses
Prennent plaisir à s’abattre dans un bruit sourd

Te raconterais bien le vacarme de ma vie
Nature contenue dans ce monde qui s’ennuie
J’envie ta folie, ton implacable rage
Dénuée d’entraves, de chaînes existentielles
Tes propres victimes te rendent encore hommage

Dans la chaleur où sous ce toit je m’abrite
De ne pas ressentir ta froideur me félicite
Pourtant ta folie j’envie, aux multiples miroirs
De tes mariages à l’océan, ou tes orages capricieux
Tes millions de courtisanes, dansant dans l’air du soir

Me plait la goutte d’eau, aux reflets enchantés
Toi la gardienne des mémoires de l’humanité
Envie tes secrets préservés dans cette bulle de vie
Ton essence commune qui te rend si précieuse
Vitale à nos corps, ouvrant la porte à nos esprits

La pluie que j’aime te voir danser à ma fenêtre
Essayant de deviner les formes qui vont naître
Mes pensées se perdent dans ces étoiles scintillantes
Tes mille éclats reflétés dans la lumière des phares

Comme j’aime ta compagnie dans la fraîcheur du soir

L'artiste (Novembre 2007)

L’artiste serait il caché quelque part dans son œuvre, comme s’il fallait reconstituer un puzzle pour découvrir finalement son auteur. A quoi reconnaît-on un artiste, si ce n’est aux émotions, à la beauté parfois délicate, parfois choquante, ou aux sensations subtilement perceptibles qui se dégagent des couleurs et des matières, des accords et des textes ? L’art serait il un moyen d’être visible aux yeux des autres sans les masques que nous portons dans nos attitudes quotidiennes ? Une sorte de prolongement de nous même, en apparence abstrait, mais qui touche spontanément le regard, lorsque la barrière du corps et de l’idée que l’on s’en fait n’est plus là pour nourrir les fantasmes et préjugés. Un concentré d’arôme, l’essence même de ce qui fait que nous sommes, des êtres complexes et uniques, tissés de plusieurs toiles, ou le fil de notre histoire apparaît nu au fur et à mesure que l’on suit l’évolution de l’oeuvre. Sommes nous tous finalement artistes, entre le besoin de communiquer une certaine vision du monde, et celui de défouler nos tourments intérieurs en les transcendant par la création, certainement oui. L’art est une histoire de partage, de don de soi, et d’expression, et l’on reconnaît l’artiste dans sa capacité à mettre tout en œuvre pour que le support prenne vie, et communique à l’autre, son propre don d’aimer…

Le dévoreur (Novembre 2007)

S’insinuant dans chaque recoin de nos esprits
Comme l’eau s’infiltre dans les plus infimes fissures
Vampirisant le cœur aspirant peu à peu sa vie
Harceler de mots infâmes de cette voix qui murmure
Comme un puissant et lent poison elle vous a à l’usure

Vaines promesses, vaines complaintes que nul n’entend
Aucun mot ne peut apaiser ce fourbe démon
Ni toutes les larmes, ni la tendresse partagée un instant
S’abreuvant du sang qui vous brûle la raison
Immense feu dévoreur que nourrit la passion

Que je te hais, briseur d’éclat, voleur d’essences
Souhaite ta mort, toi qui la sème au cœur des hommes
Sans lui mon âme se meurt dans le silence
Le vide de cette silhouette perdant sa forme
Pleurant de cet écho qui toujours lui raisonne

Te conjurer, toi et ta horde de sangsues
Toi qui condamne au crime et aux pires tourments
Te renvoyer à l’état de vide absolu
Toi qui n’existe que dans les yeux de cet amant

Depuis devenu sourd aux plus beaux chants

Le Cercle

J’ai longtemps chercher réponse à mes incertitudes, mais une seule chose est sure
c’est que rien n’est certain et rien n’est moins sur c’est sûr au lointain
On voit dans les méandres de ces empreintes morcelées de souvenirs
Un bout de solitude entravé par les chaînes de la parentalité
Cette fatalité qui fait que la vie est telle qu’elle est, et quand on pense
Le temps ne sert qu’à la compréhension, des états de faits hélas imparfaits
Car le temps ne sert pas à la perfection, il bouge sans cesse et n’a de cesse
Que de se rire de nos comptages, nos dérapages et nos voyages intrinsèques
A ce vaisseau qu’est l’humanité de nos maux, et les mots fusent en avalanche
Parfois éplorés faisant la manche, en attente d’un petit bout d’attention
Juste un peu d’affection, pas mourir d’omission, seul dans son incompréhension
Mais la vie sert aussi à soulager le poids, nous révélant à mesure que tourne le disque
Morceau par morceau les parties qui nous manquent pour finir la chanson
La meilleure révélation de ces années, le titre à placer sur qui l’on est
Qui on voudrait être, non seulement ce qui était, malhabile s’accrochant au fil
C’est vrai c dur de regarder les miroirs autour de soi, surtout les bien vivants
Qui vous renvoient cruellement à vos félures, blessures cruelles d’une nature faillible
La graine semée dans le corps, de notre héritage attirail transgénérationnel
N’est point une fiction, mais une ronde entre raison et déraison, morale ou amorale
Si par le plus grand des hasards la vie te gardait sur le chemin du noir et blanc
Sache que la belle est ironique, tantôt muse lyrique, tantôt fresque pathétique
L’ombre et la lumière servent à réguler l’éveil, sitôt que nous sombrons dans le sommeil
Troublant d’ambiguïté le grand écart du compas planétaire nous déchire,
Nous écartèle dans son immense désir, décrire un cercle parfait de nos sombres aspects


……………………..Silence

Plus de miroirs pour nous refléter les facettes étincelantes de l’âme
L’écho rocheux des voix vibrants le long des parois des murs de bétons
La palette teintée d’émotions tout en nuances de gris, de blancs et de noir
L’arc en ciel de couleurs se contraste et se mélange au gré de ses rencontres
Le rouge de colère, de passion et d’ivresse, teinté de rose lorsque l’amour s’en mêle
Le bleu de la mer, des aspirations et des rêves, nuancé de mauve lorsqu’il est quête divine
Tous ces jeux de lumière comme sur la piste de danse rythmée par les musiques
Qui nous imprègnent de leurs ambiances psychédéliques et éphémères
Lorsque la ronde des lucioles s’évanouit dans les éthers vaporeux
Lorsque le vide emplit silencieusement le son des pas raisonnant
Le voilà le silence qui accompagne nos destins se manifestant entre ses lignes
Proposant au détour d’un chemin un moment de quiétude pour le voyageur fourbu
Profitons de ces instants de repos et de paix pour notre esprit fatigué de ses névroses
Et ne cédons pas à la solitude nostalgie des moments d’apprentissage de l’autre
Le silence est une offrande à nos cœurs souffrant, un moment d’intériorisation sacré
Un instant privilégié entre nous et notre être conscient de ce que nous sommes
Pour nous rappeler au croisement du sentier la meilleure route à prendre
Et naviguer à nouveau dans le labyrinthe des miroirs argentés des âmes reflets
Et voici qu’au sortir d’un élan de créativité, je me rend au silence aimé pour me contempler




Qu’y a-t-il de plus beau que cette contemplation de son joyau