Aucun n'inspire ne me semble plus éloquent que celui qui m'enlace maintenant
A peine embarqué en mon sein, qu'il s'en retourne chanter aux quatre vents
Sitôt un autre me comble de son génie , précieux et humble joueur de runes
Parfois il me laisse grisée d'ivresse, expire avec ce qu'il me restait de lutte
D'autres il remplit mon esprit avide de sons, d'odeurs fugaces, témoignages d'outre tombe
Mais ma poitrine se soulève pour lui, même quand la brume pleure ce triste monde
J'avale l'océan, le sel, les embruns, le courant dans ma gorge qui s'enroule
Et comme une Sisyphe abandonnée, je le laisse choeur du tréfonds libre et soul
Sachant qu'il reviendra ponctuellement, du fond de mes entrailles à mes narines pressé
Tout frais souriant d'un air charmant, la seconde d'après souffle désolation
Il est l'espoir qui surgit puis s'éteint aussitôt, après que tu ais oublié son nom
Il me rappelle que rien ne peut être vraiment saisi, tout ce qui défile n'est qu'illusion
Certains s'en gorgent pour affûter leurs rhétoriques, engoncés dans la soie et l'orgueil
Ils pensent tirer les fils de leur destin, la roue tisse comme elle l'entend sa vision
Dans cette pièce aux portes grandes ouvertes sur des pages blanches où les contes se recueillent
Considérant que mon être est ailleurs, fruit d'un élan dont je suis complice
Je soupire d'aise n'ayant rien à gravir ni d'autre choix que d'être comme Ulysse