jeudi 21 mars 2024

Inspir

Aucun n'inspire ne me semble plus éloquent que celui qui m'enlace maintenant

A peine embarqué en mon sein, qu'il s'en retourne chanter aux quatre vents 

Sitôt un autre me comble de son génie , précieux et humble joueur de runes 

Parfois il me laisse grisée d'ivresse, expire avec ce qu'il me restait de lutte

D'autres il remplit mon esprit avide de sons, d'odeurs fugaces, témoignages d'outre tombe 

Mais ma poitrine se soulève pour lui, même quand la brume pleure ce triste monde 

J'avale l'océan, le sel, les embruns, le courant dans ma gorge qui s'enroule

Et comme une Sisyphe abandonnée, je le laisse choeur du tréfonds libre et soul 

Sachant qu'il reviendra ponctuellement, du fond de mes entrailles à mes narines pressé

Tout frais souriant d'un air charmant, la seconde d'après souffle désolation 

Il est l'espoir qui surgit puis s'éteint aussitôt, après que tu ais oublié son nom

Il me rappelle que rien ne peut être vraiment saisi, tout ce qui défile n'est qu'illusion 

Certains s'en gorgent pour affûter leurs rhétoriques, engoncés dans la soie et l'orgueil

Ils pensent tirer les fils de leur destin, la roue tisse comme elle l'entend sa vision 

Dans cette pièce aux portes grandes ouvertes sur des pages blanches où les contes se recueillent

Considérant que mon être est ailleurs, fruit d'un élan dont je suis complice 

Je soupire d'aise n'ayant rien à gravir ni d'autre choix que d'être comme Ulysse 

mardi 19 septembre 2023

Suspension

 Assise devant la vue du dérisoire

Les feuilles continuent d'être, au vent du soir 

Vertes de pluie ou mourantes elles font silence

Habituées, résignées ou au delà d'elles mêmes

Vivantes dans l'espace Infini qui les contient

Le feu s'éteint et la fumée s'étire dans l'absence

Les braises ne me font rien, juste sortir du rêve

Y revenir à l'envers, enfin réaliser qu'il n'y a rien

Le son fait diversion, m'empêche d'avancer dans le noir

Alors je reste assise, j'observe de ta bouche le bruit

J'accueille tes vérités, tes mots sans substance

Des voeux pieux, des élans, bouts de fils de fer

Je cherche un fil de soie, brillant dans la nuit

Le feu s'éteint, lavé de ses lettres en partance

La mer céleste n'en peut plus de voir l'éther

Mes yeux voilés percent les volutes d'espoir 

Les feuilles sèchent, l'encre désormais obsolète

Brûlant fil de verre, tu colles les étiquettes 

J'entends ta beauté et tes murmures étranges

Des bribes d'un songe, que fait voler l'acide

Le feu s'éteint, dans tes yeux dort la flamme orange

Une étincelle dans ton cœur, s'anime ton corps livide 

La clameur recouvre ta voix d'un tapis de notes 

Assise je ferme les yeux pour ne plus entendre

A travers les barreaux j'écoute l'eau qui clapote

L'odeur d'histoires, passagers ayant laissé leur trace

Dans ma mémoire reviennent les fils défroissés

Des canevas inachevés, des herbes hautes mouillées

Tes mains s'ouvrent et dessinent lentement dans l'espace

J'observe l'arbre immuable dans ta colonne vertébrale

Je connais les mouvements, la structure résiduelle

Assise sur mon promontoire d'un acquis éphémère

Le chaos miroitant enveloppe tout d'un calme perpétuel 

Mes émotions s'écoulent, diluées dans la toile absolue






mercredi 22 septembre 2021

Mort vivant

A l'heure où le temps s'enfuit sous les rires 

Les aiguilles pointent, que l'on cherche à écrire

Où les heures content nos légitimes plaisirs

Dans mon ventre mon temps comme une toile s'étire

Mon silence, me revient tel un écho

Envahissant les bruits, froid dans mes os

Le vide gronde, cogne et crie son fardeau

Poids de ton absence, sourdent vagues de sanglots

De ton départ soudain il planta ses racines

Et comme un affamé réclame, me serine

Toujours plus de douleur ce soir je dine

Ta présence est requise, sur terre rien n'est facile

L'horloge a offert sa dernière étreinte

Ta lumière dans mon coeur s'est éteinte

Bombe nucléaire j'ai implosé sans plainte

Statue de pierre prisonnier de mes craintes

Je n'entends pas les fantômes s'écrier

Nous sommes en vie, là de l'autre côté

L'onde solaire de ses larmes briller

Lève le voile de tes yeux regarde moi danser

L'heure sonne, démons livrez moi vos armes

D'un souffle lointain caresser ton âme

Laisse moi vibrer et raviver ta flamme

Je viens au vent mon esprit en chantant

Purification par le feu, corps iridescent

Chasse les mauvais sorts même quand tu mens

Vais je te suivre ou te laisser partir, mourant


vendredi 30 avril 2021

Ailleurs

Ecris moi une lettre sur le corps
Où tu me dirais tous tes désaccords
Tous les espaces ou moi j'ai tort
Et contre toute attente tes accords
Écris quand les maux sont trop forts
Avec tes lèvres écris encore encore encore

Combien tu m'aimes et me désire
Dans tes rêves dans tes souvenirs
Le chemin pour mieux revenir
Où je me perds avec plaisir
Et où t'inspirent mes soupirs

Dessine moi une carte sur mes hanches
Un moyen de te joindre quand j'y pense
De traverser tes ombres qui me tancent
Avant que je ne prenne ma pitance
Avec tes mains dessine moi une chance
Dessine nous pour cette nuit mon ange

Combien tu m'aimes et me désire
Dans chaque étreinte et chaque rire
La voie d'un avenir possible
Au clair de lune juste une brise
Ou je me noie dans tes soupirs

Écrit l'histoire juste au creux de mes reins
Défiant la peur quand tu pose tes mains
Écris sur ma peau tous ces lendemains
Chasse les silences tout au bout de mes seins
Ne me laisse pas seule avec mon chagrin
Je prie la lune d'être notre témoin encore

Quand là tu m'aimes et me désire
En funambule sur un fil
J'ai le vertige quand tu m'enivre
Quand dans mon ventre tu te livres
Et quand résonnent nos soupirs

Et quand entonnent nos soupirs
Fluides et lentement notre hymne
On se retrouve même à dix milles
Et l'on éprouve la même idylle
Oui quand résonnent nos soupirs
Lorsque commence la musique
Lorsque se brisent les limites

Dessine en moi d'autres soupirs







mercredi 28 avril 2021

Port d'âmes

 Des fils de soie qui s'emmêlent

Une lueur éclaire le chemin

Sous une nuée d'embruns

Alors que les vents s'agitent

Fouettant mon cœur meurtri

Mes derniers liens se delitent

M'exposant au vide infini

Mon corps hurle sa délivrance

Laissant éclater sa souffrance

Il suffirait que tout cesse

Le temps de revenir à la vie

Mais chaque fois qu'elle me blesse

Tu apparais comme par magie

Sous une forme ou une autre

Je te reconnais à chaque fois

Chacun des voiles que tu portes

Je les transperce et te vois

Tes douleurs sont les miennes

Pas une ne m'est étrangère

Et lorsque ta lumière se terre

Je pose mes mains sur les tiennes

Pour réchauffer tes abysses

Au creux raviver la flamme

Mon coeur offert en calice

Pour y recueillir tes maux

Y mélanger nos sanglots

Et unifier nos âmes


jeudi 30 juillet 2020

Le baiser

Scintillement de lueurs d'étoiles,
Au firmament, s'accrochent à ma mémoire
Hurlement de désespoir,
Silencieusement, aphone je broie du noir
Larmes de stalactites, mille fois je suis tombée
Désarmée je te quitte, tu peux me récuser

Un baiser sur les lèvres, imprimé de nos rêves figés,
suspendus à la trêve, ramassis de mystère,
Envolée
La clé d'un jour ouvrable, d'un soleil sans entraves, échappé

Rouge Animale dans la bataille
Peine capitale, au secret nous condamne
En caporal tu as choisi
Un autre bal, pour t'enfuir à Minuit
Mens songes à la dérive, j'essaie de remonter
Nager vers d'autres rives, tenter de retrouver

Un baiser sur tes lèvres, aux goût de possibles étés
Suspendus à nos chaînes, aux désirs d'être pairs
Partagé
Les clés de jours sans fin, de nuits blanches sans pudeur, déchaînées,

Les lignes du temps, s'emmêlent au ciel
Tes sentiments, disparaissent au réveil
Injustement, tout sous contrôle
En un instant, quand on reprend son rôle

Un baiser presque mièvre, édulcoré de nos passés
Suspendus dans l'éther, aux peurs d'être brisés
De s'aimer

Un baiser sur nos coeurs, sans contrôle et sans peur, à s'aimer
La clé d'un lendemain, accepter son destin, et voler


vendredi 19 juin 2020

Lien karmique

Lien karmique


Pardon pour toutes ces vies.
De tout ce que l'on s'est infligés
Fous d'amour et fous tout court
S'aneantir, se rejeter, s'aimer, de tellement loin
Pardon pour tous ces chaînes, ces fers
Ces brûlures dans nos chairs
Ces silences, de toi juste un répit
De tortures, de haines surannées
On s'est manqués, de peu, des corps
Et à chaque porte que tu ouvres
Je retrouve la rivière, étincelante
Ma Source, du tout le souvenir
Nos liens sont un ersatz, un mirage
De ce qui aurait pu si fort, un jour
Des si déments si t'étais juste accordé
Mais me défaire semble une vaine lutte
Les poignées que tu caches moi je les vois
Les maux que tu portes m'appellent à l'aime
Et tes silences, un douloureux rappel
De combien je peine à m'en sentir exclue
Numéro un, numéro deux, et sentiments
Si nous ne sommes rien, l'un, l'autre
Quelle importance de retenir nos coups
Buvons à la rivière et battons nous encore
Battons la chamade et baisons nos larmes
Au moins, écris moi dans ton livre...